Manquez-vous vraiment de confiance en vous ?

Il y a mille façons de parler de la confiance en soi. Preuves en sont les rangées de livres alignés sur les rayons de développement personnel des libraires, les nombreux articles que l’on retrouve chaque semaine dans les magazines féminins ou les revues spécialisées, ou les story quotidiennes sur Instagram® qui jouent la carte des citations inspirantes.

Alors plutôt que de vous donner des tips pour booster votre confiance, j’ai eu plutôt envie de commencer par le début, à savoir la manière dont le manque de confiance en soi se manifeste. Car d’expérience – de coach mais surtout des rencontres et des échanges que j’ai eus depuis quelques années maintenant – beaucoup pense manquer de confiance en eux alors qu’en fait c’est tout autre chose : peur de l’inconnu, manque d’envie, de motivation, absence de sens, etc.

Selon moi, la confiance en soi, est avant tout une histoire de conscience et de conviction. La conscience que l’on a de sa propre capacité à penser, à apprendre, à agir et réagir en fonction des situations qui se présentent à nous. Et la conviction que le doute, la peur, l’erreur, l’échec sont possibles et que cela ne remet pas en cause notre capacité à oser, créer, tester, persévérer.

Mais alors, comment savoir si vous manquez de confiance en vous ?

#1 – Vous êtes passé(e) maître dans l’art de l’auto-critique 
« Je suis nul(le) », « Qui voudrait d’une personne aussi bête/moche/faible…que moi ? », « Encore une fois, j’ai tout raté », etc.
Pendant que vous lisez ces phrases vous vous entendez peut-être les prononcer ? C’est dingue, vous ne trouvez pas, cette facilité que nous pouvons avoir d’être aussi dur avec nous-même. Car vous le savez, vous ne diriez pas ce genre de choses à votre meilleur(e) ami(e), votre frère ou votre collègue. Alors pourquoi vous le dire à vous-même ?

Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui vous n’avez pas réussi à courir 10kms que vous êtes forcément une « g—– m—- » et que vous ne pourrez jamais faire un semi-marathon. Avoir confiance en soi, c’est savoir qu’avec de l’entraînement et de la motivation, vous passerez un jour la ligne d’arrivée 😉
NB : Ah et au cas où il serait nécessaire de le préciser : votre corps est souvent en première ligne de ces critiques

#2- Vous cherchez souvent (pour ne pas dire toujours) la validation des autres
« Et toi, t’en penses quoi ? »  « Tu ferais quoi à ma place ? », « Dis-moi que j’ai eu raison ! », etc.
Là encore, c’est drôle cette manie que nous avons d’accorder plus d’importance à ce que pensent les autres : nos amis, notre famille, nos collègues et même la mère de Hugo que vous ne croisez qu’à la sortie de l’école un mardi sur deux. Et même lorsque vous êtes convaincu(e) de ce que vous dîtes, ce que vous pensez, ce que vous faîtes, il suffit de voir un sourcillement dans le regard de votre interlocuteur pour que vous vous remettiez en question. Et si ce petit signe n’était finalement qu’une preuve de sa surprise, de son enthousiasme, ou tout simplement une poussière dans l’œil, qu’en pensez-vous ? Et quand bien même il ne serait pas d’accord avec vous, qu’est-ce qui vous fait dire que c’est lui qui a raison ?

#3- Vous pourriez vous justifier de vous justifier 
Pour celui-ci, je vous propose un petit quizz tout simple. Imaginez la scène suivante et choisissez spontanément la réponse qui vous correspond le plus. Vous êtes convié à une réunion et êtes le dernier arrivé (sans pour autant être en retard). Quand vous rentrez dans la pièce, les regards se tournent vers vous. Que faites-vous ? A- Vous saluez tout le monde et vous vous installez tranquillement. B- Vous murmurez un bonjour à l’assemblée et vous vous dirigez tête baissée vers votre siège. C- Vous vous excusez et expliquez que vous avez été retenu(e) par la compta, qu’ensuite vous avez dû attendre 5 minutes à la photocopieuse et qu’en plus il y avait un bourrage papier. Si vous cochez la réponse B, ce n’est pas forcément que vous manquez de confiance en vous mais peut-être êtes-vous juste timide. Par contre, si vous optez pour la réponse C et que dans votre tête vous êtes en train de justifier votre choix comme si je pouvais vous entendre, alors…

#4- Ce n’est jamais « grâce à vous »
Entendez par là que vous avez tendance à vous dévaloriser. Enfin surtout (pour ne pas dire seulement) quand quelque chose de positif (vous) arrive. Votre patron vous propose de prendre en charge le plus gros client du cabinet. Pour vous, c’est uniquement parce que Jeanine n’avait pas le temps de s’en occuper. Votre voisine vous demande des idées pour réaménager son salon. Ce n’est absolument pas parce qu’elle trouve que vous avez un goût certain pour la déco mais c’était juste par politesse. Vous aviez quand même 4 étages à monter ensemble dans l’ascenseur !

Là encore, cela peut démontrer que vous manquez de confiance en vous dans le sens où vous n’avez pas conscience de votre valeur, de vos capacités, de vos forces et vous atouts et que vous trouvez toujours une explication plus valable pour justifier la situation.

#5- Votre slogan de campagne aurait été « No, I can’t* ». 
Rappelez-vous le nombre de fois où vous vous êtes dit, ne serait-ce au cours du mois passé, « je ne peux pas ». Je ne peux pas mettre cette robe, je ne peux prendre la parole pendant cette réunion avec tous les managers de la boîte, je ne peux pas partir seul(e) découvrir la Namibie, je ne peux pas postuler ce poste, je ne peux pas refuser ce poste, etc.

Il y a plusieurs raisons qui peuvent expliquer que vous ne le pouvez pas : l’absence de motivation, de sens, de conviction. Dans ce cas, ce n’est pas par manque de confiance mais par authenticité ; ce n’est pas que vous ne pouvez pas mais que vous n’en avez pas envie. Vous écouter est alors une bonne chose. Mais si cette auto-censure nait de votre peur de ne pas avoir les capacités (que vous pensez nécessaires) pour réaliser telle ou telle action, alors il se peut que vous ayez besoin de retrouver confiance en vous.

Je dis bien retrouver et non gagner. Car souvenez-vous que nous naissons tous avec un capital confiance à 100%. Sans cette confiance en vous, vous n’auriez pas appris à marcher, à parler, à rire, à communiquer…Un enfant de 18 mois ne se dit pas qu’il ne peut pas marcher. Il commence par faire un pas, puis un autre ; à tomber puis à se relever pour enfin parcourir les quelques pas qui le séparent de sa maman, de son jouet…

#6- Vous avez besoin de tout contrôler.
Vous abordez chaque nouveau projet comme un lancement de la fusée Ariane et, comme vos amis de la NASA, vous imaginez et anticipez tous les scénarii possibles et les stratégies à mettre en place pour pouvoir « bien » réagir. Aucune place n’est laissée à l’improvisation et si par mégarde cela ne se déroule pas comme prévu, vous perdez vos moyens. Ce qui est assez fou quand on y pense car ce sont ces mêmes moyens qui vous ont permis d’élaborer les 18 stratégies anticipées !

Voilà 6 comportements qui peuvent indiquer que vous manquez de confiance en vous.

Bien évidemment, cette liste n’est pas exhaustive. J’aurai pu également parler d’auto-sabotage, de sentiment d’infériorité, de votre besoin de vous comparer aux autres, d’être sur la défensive, de vous sentir indécis(e) en permanence, etc.

Et à l’inverse, ce n’est pas parce que vous vous reconnaissez dans l’un ou l’autre de ces comportements que vous devez impérativement vous lancer à la conquête de votre confiance perdue ! Si vous vous sentez bien dans vos baskets, si vous ne vous privez pas de vivre votre vie, d’être dans l’instant présent, de réaliser vos projets. Si vous osez prendre des risques, si vous vous permettez d’échouer sans vous remettre en question, alors je pense pouvoir dire que vous avez confiance en  vous. Moi, par exemple, je me reconnais assez dans le #1 et le #6. Et c’est OK pour moi.

Mais si en lisant ces quelques lignes vous avez ressenti l’envie de vous libérer de certains comportements que vous jugez limitants pour votre épanouissement personnel, vous savez que vous pourrez trouver de nombreux conseils dans les rayons de votre librairie préférée ou que vous pouvez me contacter pour que nous puissions faire le point ensemble.

Et n’oubliez pas. La confiance en soi se cultive, se renforce. Alors avant de retourner à vos occupations, prenez le temps de vous rappeler les 5 choses que vous avez réussies à faire cette semaine, amusez-vous de voir ce que vous avez réussi à faire malgré le confinement, souvenez-vous de votre premier baiser, de votre première ballade à vélo, de votre semestre d’étude à l’étranger…Prenez la mesure de tout ce que vous avez déjà accompli et regardez comment vous venez de retrouver quelques points de confiance en vous 😉

No I can’t = Non, je ne peux pas.